jeudi 30 août 2012

Les étapes du mariage Algérois


Les mariages algérois se caractérisent par leur raffinement et l'élégance.



Le mariage algérien en général est un mariage musulman et pour le pratiquer plusieurs étapes sont à prévoir.

Tout d’abord, il y a la « khotba » à l’issu de laquelle le le couple est fiancé. Pour se faire, la famille du futur mari va demander la main de la future femme à sa famille (généralement, le jeune homme, ses parents, son grand frère et sa grande sœur y vont). Au moment de quitter le domicile des parents de la jeune fille, le père du jeune homme donne un billet symbolique à la jeune fille on nomme ça « chouffa », c’est pour le fait de l’avoir vu pour la première fois.



Vient ensuite « kti3 echert », c’est le moment pendant lequel les deux familles se mettent d’accord sur la dote, le tbek, la date de la fatha et celle du mariage etc…



À partir de ce moment, lors de toutes les fêtes religieuses (aïd el fitr, aïd el adha, mouloud…) qui précèderont la fête du mariage, la belle-mère doit offrir la « m’hiba » à la future mariée. Elle est constituée de sa part de gâteaux (pour l’aïd el fitr) ou de sa part de viande (pour l’aïd el adha et le mouloud) et d’un cadeau qui peut être un bijou, un vêtement ou autre.

Ensuite vient le mariage dont l’aspect religieux se règle toujours lors du mariage religieux, la « Fatha », ce qui veut dire que le couple est officiellement marié. La famille du futur marié et l’imam se rendent chez les parents de la future mariée. Au départ, l’imam demande l’accord de la future mariée pour que cette union ait lieu. Par la suite, l’Imam fait un discours sur l’importance de l’amour et des conditions pour un mariage réussi en présence du père de la femme et du futur marié. Il rappelle ainsi les devoirs et les droits de chacun des époux. Ensuite, ces deux derniers répètent quelques mots religieux et le premier chapitre du Coran que l’on nomme Fatiha avec l’imam. Donc, l’union est officialisée et on peut ensuite procéder au mariage civil et par la suite, à la célébration du mariage.



Pendant la période de préparation du mariage les deux familles auront chacune à choisir entre autre la salle où aura lieu le mariage, les gâteaux à faire, les bourses des dragées, le menu du dîner, modèle des cartes d’invitation, les assiettes ou boîtes pour les gâteaux, les boissons à servir etc… Et surtout pour la mariée, il y a la préparation du trousseau et du nécessaire pour le hammam (informations à venir dans un prochain article).



Lorsque le mariage approche enfin, il est composé de plusieurs étapes et peut durer une semaine.

La fête commence en fait en début de semaine où durant deux jours, les femmes de la famille s'attellent à préparer des gâteaux orientaux à base d’amendes.



Le premier jour :

La mariée se rend au bain maure « hammam » avec les membres de sa famille.

La famille prépare des gâteaux (makroute la3ssel) « disposés dans un mehbes » et charbate (jus) et du thé pour tout le monde.
Elle y portera une « fota », une sorte de combinaison en tissu doré « mansouj » allant de la poitrine aux genoux, une bnika sur la tête et des sabots de bois. Lorsqu’elle rentre, les femmes déjà présentes la reçoivent avec des cris de “youyou”. On allume les bougies on chante « ya lhamam el rali djaw lik el bnate... ». Par la suite, on lui fait une grande toilette (dont un masque à l’argile) et une épilation complète. À l’intérieur de « lbite skhoune » les filles passent un agréable moment indélébile et les dames les plus âgées veillent à ce que la mariée suive les traditions anciennes.  Lorsque la mariée sort on commence la distribution des gâteaux apportés.






Hammam



Nécessaire de hammam

Kebkab d'antan


Tassa

Mehbes ancien

Deuxième jour :

Place à « El khouara », un après-midi convivial dans une salle des fêtes où la mère de la mariée invite ses proches et ses amies à découvrir les tenues de sa fille. Elle invite également quelques membres proches de la famille du futur marié (sa mère, ses sœurs et ses tantes). Pendant que l'orchestre andalous bat son plein, la mariée défile dans plusieurs toilettes. De la robe de fiançailles au bedroune, en passant par la cheda, la fergani, la robe berbère, etc... jusqu'au karakou et à la robe blanche, la mariée se prêtera au jeu du mannequinat et de la séduction avec un réel plaisir, ce défilé est appelé la « tesdira ». Des boissons fraîches, des salés, des gâteaux à base d'amandes, du thé et des dragées sont distribués à tour de bras à l'intention des convives. Des convives parfois exigeantes. Les flashs des appareils photo et le zoom des caméras vont bon train.

De nos jours, il y a le choix pour la musique : orchestre avec chanteur connu ou pas, groupe, DJ. Etc…


Fergani


Robe berbère


Karakou
Cheda





Troisième jour :

Place à trois rendez-vous incontournables : « El taâliq », le repas du soir et « El Henna ». En effet, après que les grandes tantes eurent repassé et placé le trousseau de la future épouse dans les valises bien décorées, ce dernier est acheminé vers sa future habitation. C'est sous des youyous stridents que ses affaires sortent du domicile paternel. Les tantes, les soeurs aînées et les belles-sœurs de la mariée partent en délégation arranger le trousseau de la mariée dans sa future maison. Les beaux-parents les accueillent avec de la limonade, du café et des gâteaux. Un peu plus tard, dans la soirée, un succulent repas « sfari » est concocté à l'intention des invités et des beaux-parents de la mariée. Ce repas, placé sous les auspices du père, comporte des mets, tels qu'une chorba, des boureks, de la « chetitha elhem », des salades, du « ham lahlou » et une corbeille de fruits.

Après que les ventres se soient rassasiés, le rituel du henné est à l'honneur. La future mariée est habillé avec un peignoire rose et son visage est couvert avec un foulard en « ftoul », la belle-mère entonnant des « tekdims » (des chants rituels) demande à sa future bru d'enlever la chaussure de son pied droit pour casser les œufs, signe de la fécondité. Les deux paumes de la main sont badigeonnées de henné. Avant d'enfiler les gants, la belle-mère prend le soin de mettre deux louis d'or au creux de la main de sa belle-fille. En général, c’est une dame âgée de la famille du marié qui mélange et pose le henné à la mariée. Pendant cette même soirée, il y a la présentation du « tbek » que la belle-famille a apporté à la mariée, il est composé d’une parure en or, de déshabillé, parfums, pochettes, lingerie, tailleur, chaussures de soirée, une tenue traditionnelle etc… Tout dépend des moyens de chacun.



Il y a aussi "Tkeb el Henna" dans lequel il y a : el henna, les cônes de sucres (seker el kendir) et el M'recha (c'est l'ustensile en argent ou en cuivre dans lequel on met du parfum ou de l'eau de fleur d'oranger), les grandes bougies et le foulard brodé à la main M'harmet el Ftoul qu'elle mettra sur sa tête au moment où on lui mettra la henna.



La belle-famille apporte également des gâteaux traditionnels notamment une " Sniwa " complète de Baklawa.


Tbek el hanna



Tbek el hanna



Tbek


Henné avec un louis d'or



Quatrième jour :

Le jour se lève avec un autre grand rendez-vous, celui du départ définitif de la mariée chez elle. Pendant que la mariée se rend chez la coiffeuse, la famille prépare les dernières retouches. Vers 14h, des klaxons et « El Zorna » se font entendre dans le quartier. Les riverains accaparent les balcons, pas question de rater un tel spectacle nuptial. Pendant que l'orchestre traditionnel se concentre sur ses instruments musicaux, six femmes vont chercher la mariée. On leur sert alors des rafraîchissements. Après quelques minutes d'interminables embrassades et larmes, le père fait sortir sa fille vêtue d’un « bernous » au-dessus de sa tenue en plaçant sa main sur le cadre de la porte pour faire en sorte qu’elle passe en dessous, ce geste est très symbolique car il signifie qu’elle quitte son autorité. Elle est alors escortée dans la voiture, garnie de fleurs, par des femmes mariées de sa famille proche (De nos jour, c'est le marié qui prend place avec la mariée à l'arrière de la voiture). Le cortège est de la partie. Direction : une salle des fêtes de la capitale. À l'entrée de la salle, la belle-mère accueille sa belle-fille avec un verre de lait, des dattes et parfois une clé. Un rituel annonciateur de bonne entente, de procréation et de longévité dans le couple. Durant tout l'après-midi, la mariée portera encore une fois ses tenues. Au moment de la robe blanche, le marié rentre pour l'échange des alliances.



Voiture de la mariée

Sortie du foyer parentale
Zorna
Échange des alliances




Cinquième jour :

Le lendemain de la fête, un alléchant déjeuner est offert à l'intention des parents de la mariée (La mère de la mariée apporte avec elle de la Tamina...) . Après le retour des hommes de la prière du « dhor », les tables sont dressées avec faste et les appétits s'aiguisent. En milieu d'après-midi, du café chaud et des gâteaux dégoulinants de miel sont servis. Après d'interminables discussions, les invités se retirent, laissant derrière eux la mariée dans les bras de sa nouvelle famille. Là, encore, au moment de la séparation douloureuse, des larmes sont essuyées furtivement. La mariée, pour sa part, est inconsolable. Pendant sept jours, la mariée portera ses tenues traditionnelles. Elle sera exemptée de faire le ménage durant toute cette période. Le septième jour, elle se rend au hammam, ensuite, ses parents ainsi que quelques proches lui rendent visite afin de lui apporter des gâteaux traditionnels. Après ce délai, elle pourra voler de ses propres ailes grâce à son nouveau statut de femme mariée.



Rabi izeyen saad koul la3rayes.