lundi 2 avril 2012

Le Jeu des Bouqalettes





Le soir lorsque le jour fait place à la nuit, les algéroises animaient leurs longues soirées par des retrouvailles organisées au cours desquelles elles savouraient la présence d'une dame âgée en l'écoutant raconter avec un art que seules les vieilles personnes possèdent les histoires et les contes.



Tout cela autour d'une «skimpla» (table basse) garnie de thé et de différentes gourmandises. Le jeu des Bouqalettes consiste à apporter une bouqala (le mot «bouqala» désigne un vase d'argile en forme de coupe au pied large) qu'on remplit d'eau et dans laquelle on jette un bijou en argent dans le but d'y attirer un djin. Après quoi, on la fait passer aux femmes désireuses de participer au jeu afin que chacune d'elle y dépose un objet personnel : broche, boucle d’oreille, bracelet, épingle à cheveux…

Les bouqalates sont des petits poèmes espiègles et allusifs, magiques et divinatoires. Ces vers merveilleux parlent d’amour, de séparations, de souhaits, de désirs secrets, de la mort et du temps qui passe. Ils sont l’âme de la finesse spirituelle algéroise et porteurs de bons ou de mauvais présages.

Enfin, on couvre la bouqala avec la « chéchia» d'une jeune fille dans laquelle on procède aux fumigations faites à base de benjoin, de henné, de quelques gouttes d'huile d'olive, des effilures de vêtement d'une femme sans mari et de petits bouts de bois prélevés de sept portes différentes afin d’éloigner les mauvais esprits et attirer les bons.

Avant chaque récitation de bouqala, chaque assistante noue son mouchoir ou son foulard ou même sa ceinture matérialisant ainsi sa pensée pour l'absent auquel elle dédie la bouqala et écoute attentivement la récitation de celle-ci. Sitôt finie, une jeune fille vierge retire au hasard un des objets du récipient et désigne de cette façon la femme concernée par la bouqala et toutes les autres interprètent, tour à tour, le présage tel qu'elles l'entendent. Puis, on remet l’objet dans le récipient et on répète l'opération plusieurs fois.

Le jeu fini, l'eau de la bouqala est jetée soit sur la terrasse soit dans la rue, au milieu de la nuit quand il n'y a plus de circulation. Si une femme veut voir dans le rêve si son vœu doit se réaliser, elle met une gorgée de cette eau dans la bouche qu'elle crache après la formulation intérieure de son vœu et elle devra voir des signes pendant son sommeil lui révélant si oui ou non il sera exaucé (Si par exemple, elle désire se marier, elle entendra des youyous dans son rêve).

Ce jeu de société existe encore de nos jours mais sous une forme beaucoup moins protocolaire. Il reste toujours apprécié pour son côté mystérieux et poétique. Ainsi on peut voir des bouqalattes dans les ballotins des dragées dans les mariages.



Alors à vos mouchoirs, voici quelques bouqalattes, mais noubliez pas qu'avant de commencer il faut dire :


" Fal ya felfal ya fetah lerzak fetahli sa3di mahma kan, me chmal wela mel jnoub, me chark wela mel gharb wela men blad sidi blal, e3akdo we nwiw we goulo bessm ellah"

4 commentaires:

  1. besmi allah bdite o 3la nbi salite, tla3te fouk asserire dalite rajliya, afarhi ya yama sa3di wala liya, nchatfa fala3dou kima achtfa fiya, o nharkasse harkousse dhab mana hata lwadniya

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    1. Allah allah ya3tik essaha, elle est magnifique. Merci beaucoup

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  2. C sa! encore de la sorcellerie que l'on nous présente sous une forme de jeu ,ss marche aussi en jouant au POKER ?

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  3. J'ai un calpin ,d'une sorcière avec qui j'ai partagé 9 années de ma vie, et comme je comprends l'arabe mais ne le lis pas !j'ai demandé à une amie de traduire, le résultat, c de la sorcellerie diable puissance 10 et je peux le prouver, mais comme je crains allah, c a lui de juger, bref par cette nuit du destin bon fin de ramadan et qu'allah ous aide

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